Les sondages et les témoignages semblent unanimes: le recul de la sexualité est officiel et atteint des records depuis 50 ans. Pas de jaloux, il y en a pour tous les âges, tous les genres, toutes les tendances. Les raisons? Multifactorielles évidemment🤓 (ça fait sérieux de dire ça non? j'entends souvent des spécialistes, médecins le plus souvent dire ça alors je me suis dit que cela donnerait du poids à mon propos😁)
Révolution du consentement, les femmes se forcent moins (mais se forcent encore, autre débat), record de l'inactivité sexuelle chez les jeunes (renforcée depuis la crise covid), tendance à l'asexualité ou l'abstinence, rejet des injonctions, l'évolution du positionnement des femmes, évolution des réactions masculines vis à vis d'une sexualité qui représente des risques, refus de la natalité par éco-anxiété, réaction à l'hypersexualisation sociétale, burn-out du dating virtuel, pression de la performance, explosion du porno...et ma préférée, celle que je déplore pour l'entendre en consultation quotidiennement: la concurrence des activités numériques.
Finalement, la connotation péjorative de régression n'est pas justifiée car tous les sondages évoquent le sujet avec un prisme quantitatif, la fréquence est souvent l'argument mis en avant pour évaluer une sexualité satisfaisante et acceptable. Il est plutôt à se réjouir que le consentement prenne de l'ampleur et que chacun puisse s'affirmer face à des pressions extérieures, d'être plus libre!
En revanche, la tendance à l'évitement de la sexualité au profit d'une série, de jeux vidéos (chez les hommes en particulier) ou pour le sharing d'images sur les RS pose une vraie question sur l'évolution globale des relations!
C'est grave Docteur? La réponse tendance politiquement correcte serait de ne surtout pas diaboliser car le numérique fait partie de nos vies (comment l'oublier?) mais il me semble urgent de débrancher nos smartphones, les enfermer en cage, les passer en mode avion, de nous débarrasser des connexions multiples qui nous épuisent, qui asservissent et qui nous déconnectent de l'Autre!
Relevez la tête,
Regardez le/la, plongez vos yeux dans son regard qui en dit long,
Tendez vos mains et touchez le/la plutôt que de scroller votre écran de téléphone,
Ouvrez grands vos oreilles au récit, à l'épopée, à la romance qui ne demande qu'à se dire
Reconnectez vous à tous vos sens pour redonner du sens!
L'important n'est pas tant de le faire plus en terme de fréquence mais de le faire dans de bonnes conditions pour chacun, en conscience de ce qui se passe pour l'un et l'autre, si tant est qu'il y ait de l'espace pour exprimer ses envies, ses attentes, ses peurs, ses frustrations...et d'avoir conscience qu'une sexualité épanouie revêt des myriades de réalités concrètes. Cela demande de prendre du recul vis à vis des injonctions sociétales, culturelles, familiales, religieuses qui pèsent parfois lourd et qui peuvent empêcher de se poser la bonne question: "qu'est-ce que j'ai envie de vivre pour une sexualité épanouissante?", écouter ce que l'autre désire et ensemble créer une fresque unique!
Si ce n'est pas ou plus possible d'ouvrir ce dialogue pour 1000 et 1 raisons qui sont légitimes (histoire perso, cycles de vie, traumas, hyperparentalité, communication rompue, baby clash, addictions etc.), que vous n'avez pas eu de contact physique depuis des semaines, des mois, des années comme c'est le cas de milliers de couples, franchissez le seuil des cabinets de Conseil Conjugal et Familial et des sexologues!
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