En fermant la porte sur le cabinet de consultation, j’ai ressenti une forte émotion, comme si ce n’était pas anodin, pour moi, pour ceux et celles qui en ont franchi le seuil cette année durant et aussi pour ceux qui auraient souhaité consulter rapidement et qui sont en attente.
Ce ressenti, je le traduis par la nécessité de me ressourcer pour régénérer ma disponibilité et mon écoute. Cela renvoie à une question que l’on me pose souvent : « comment fais-tu pour couper avec les situations que tu rencontres quand tu rentres chez toi ? tu ne les embarques pas à la maison ? »
Vais-je emporter ces récits de vie dans mes paquets de Noël ? Oui et non.
J’ai la chance d’avoir cette capacité naturelle à ne pas être envahie mais je suis bien évidemment touchée, affectée, émue parfois, inquiète aussi selon le contexte. Depuis ma formation d’assistante sociale, j’entends parler de distance à trouver pour se protéger, j’aime à parler plutôt de juste proximité pour être dans une relation ajustée.
Quand je pars en congés, je porte symboliquement les histoires de vie que j'accompagne, mais elles ne m’empêchent pas de savourer ce temps et profiter pleinement des miens. Certes, je ressens une responsabilité envers ces personnes avec lesquelles je suis engagée dans un processus thérapeutique, je pense à certaines d’entre elles aussi, c’est je crois ce que l’on appelle le portage psychologique, une fonction essentielle!
Je n’oublie pas mais cela n’alourdit pas ma valise pour autant.
Il est nécessaire que les soignants, les écoutants, les aidants puisse faire un break, se reposer, prendre du recul pour revenir pleinement disponible à l’Autre. Je crois aussi que ces 4 murs doivent se reposer symboliquement : ils portent tant de choses !
Je souhaite que les personnes que j’accompagne puisse trouver un bénéfice à cette trêve, comme une opportunité de ressentir les effets du travail, prendre du recul, observer ce qui a bougé, ce qui stagne. Pour certains ce sera peut être l’occasion d’une prise de décision, difficile ou libératrice.
Il y aura des demandes pour consulter en urgence, un besoin exacerbé par cette période toute particulière et ceux-là trouveront porte close mais il y aura d’autres thérapeutes disponibles, d’autres oreilles à l’écoute, d’autres portes à franchir.
Fermer la porte de son cabinet n’est aucunement problématique mais nécessaire. Sûrement pas anecdotique mais hautement symbolique. La porte s’ouvrira de nouveau début janvier pour accueillir les maux de celles et ceux qui voudront déposer là ce qu’ils vivent.
Merci pour la confiance accordée,
Que cette période de Noël vous apporte la joie de la reconnexion.
Voici quelques recommandations, en couple ou en famille pour s’émerveiller, rire, se découvrir, jouer, danser, flâner à l’expo sur le baiser et j’en passe :
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